lundi 1 décembre 2014

La découverte du champ du social à l'université

Mon positionnement universitaire dans le champ du social et de la sociologie n'est que très récent. Autant dire que ces questions personnelles sur notre société, que j'avais au départ, ont été alimentées dernièrement par une ressource que je valorise depuis toujours, venant de ma famille je le pense : l'éducation. En effet, toutes ces questions autour de la nature humaine, des situations de conflits et des inégalités ont été précisées par un certain nombre de connaissances universitaires et de positionnements pluriels des différents universitaires que j'ai pu rencontrer au cours de mes années d'étude.

Depuis le début de mes études dans le social, commencées l'année dernière, je suis partagé entre une démarche intellectuelle, contextuelle et réflexive au sens d'une compréhension personnelle (précédent toute action ou agissement) et une démarche plus opérative, réalisatrice et professionnalisante au sens de l'action directe. Ma curiosité m'a amené à me poser des questions et à avoir une posture plus passive, développée par un goût prononcé pour l'observation. J'ai ainsi voulu prêter attention au milieu de la recherche. Mais ce milieu de la recherche est loin d'avoir comblé mes attentes actuelles. C'est pourquoi j'ambitionne de donner une tournure professionnelle à mon projet de vie à la suite de ma formation de master. J'ai le sentiment que les questionnements qui m'animent, manquent grandement d'expérience de terrain et de vécu. Il me semble donc pour l'heure prématuré de prétendre pouvoir faire de la recherche. En effet, je n'éprouve actuellement pas de légitimité lorsque je parle du sujet qui m'intéresse, à savoir l'éducation dans les pays des tiers-mondes. Sans pour autant considérer celle-ci comme absolue, mais tout en sachant que chacun porte en lui une légitimité qui lui est propre de part le simple fait de son existence, je ne me sens pas pour l'instant apte à pouvoir parler de manière professionnelle. Je ne me sens pas capable d'avoir un certain recul par rapport à ce milieu, cette profession, dans laquelle je souhaiterais évoluer dans les années futures. C'est dans ce positionnement de professionnalisation que je voudrais aborder mon travail de recherche. Sans exclure pour autant l'idée de la recherche, mais plus tard, à la suite d'une expérience professionnelle déjà bien engagée.

J'exprimerai cette dualité actuelle de positionnement personnel par une opposition supposée entre l'agir et le comprendre, entre l'action et la réflexion. Avec cette image du travailleur qui va au charbon et celle du chercheur qui observe, passif, une situation. Cette conception, cependant, a été très largement bousculée lors de ces deux dernières années, avec la découverte de ce que l'on appelle la recherche-action. A la lecture d'un texte de W.E. VAN TRIER sur la recherche-action, cela m'a permis d'en comprendre davantage à ce sujet. Comme VAN TRIER le rappelle justement, Kurt Lewin définissait le concept de recherche action de manière très simple en définissant trois caractéristiques :

1) La recherche devait être menée en collaboration avec les individus.
2) La recherche ne devait plus être faite en laboratoire mais en milieu « naturel ».
3) Avant et après chaque phase d'intervention, on devait mesurer les attitudes et les comportements des individus.

On peut remarquer ici le caractère très scientifique de cette démarche. Sans pour autant enlever sa scientificité à la sociologie il est, cependant, bon de rappeler que les méthodes et théories dans ce domaine ne peuvent de nos jours plus être considérées de manière aussi normative et objective.

La définition que donne VAN TRIER de la recherche-action part du postulat que toute recherche, qu’elle soit expérimentale ou de terrain, de part des processus de communications naturels, aura des « effets pragmatiques aussi bien sur les participants que sur le contexte social de la recherche »1.
Ainsi, l'accent de différenciation d'une recherche-action plutôt qu'une recherche « classique » devrait se situer autour des motivations de départ de l'intervention mais également autour de l'usage des connaissances produites à la suite du travail de recherche. En conclusion de son écrit, l'auteur interpelle très justement sur cette origine de la dynamique de recherche en pointant du doigt le fait que les chercheurs sont, aujourd'hui encore, majoritairement à l'origine de la plupart des travaux de recherche-action.

« En résumé, on peut dire que les théoriciens de la recherche-action restent silencieux sur le problème crucial, qu'ils soulèvent eux-mêmes par leur prescription de produire une situation de communication sans autorité. C'est-à-dire : comment en finir avec la position de chercheur ? Comment en finir avec le pouvoir des énoncés scientifiques ? »2

Je pense que cette problématisation finale est des plus intéressantes, notamment dans une considération politique et citoyenne de l'activité de recherche. En effet, les mouvements autour de l'éducation tout au long de la vie, la réflexion sur notre activité, le rôle de chaque individu au sein d'une société ; tout ceci pourrait très bien pour moi être considéré comme de la recherche-action.

1 Van Trier W. E. La recherche-action. In: Déviance et société. 1980 - Vol. 4 - N°2. pp. 179-193.

2 Van Trier W. E. La recherche-action. In: Déviance et société. 1980 - Vol. 4 - N°2. pp. 179-193.

1 commentaire:

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